Psychopathologie de la névrose
Elle comporte deux niveaux :
Ø Le premier niveau est descriptif, c’est la sémiologie.
Ø Le deuxième niveau est explicatif ou l’on va tenter d’apporter une explication psychologique à l’origine des symptômes.
Ø Le théâtralisme : est une exagération dans l’expression somatique des émotions et des attitudes. Il représente un jeu avec le corps qui est à la fois objet de désir et source d’insatisfaction. La personne s’attribue des rôles, elle caricature ses allures et sa gestuelle, il s’agit d’une mise en scène d’un corps qui ne s’aime pas et qui ne s’éprouve pas.
Ø La séduction : c’est le besoin d’attirer l’attention à n’importe quel prix. Il s’agit avant tout de plaire. Le corps est investit pour ses capacités de séduction et cela se repère dans sa démarche, dans l’habillement et dans le langage.
Ø L’amnésie psychogène : c’est la difficulté à évoquer certains souvenirs. Elle porte toujours sur des faits désagréables (pour le patient). Le patient masque ses lacunes mnésiques par l’illusion, cela lui permet de se défendre contre une remémoration constante de fantasme touchant les objets sexuels incestueux (les parents).
Ø La mythomanie ou fabulation : la mythomanie consiste à falsifier la véracité de certains évènements ainsi que la qualité des rapports avec autrui. Elle (la personne mythomane) se fait passer pour une autre en modifiant la réalité.
Ø La suggestibilité : consiste à se laisser influencer. L’hystérique (la personne hystérique) est versatile, elle n’arrive pas à être authentique dans son rapport avec l’autre, elle cherche toujours la meilleure place dans le désir de l’autre.
L’Œdipe n’est pas résolu quand l’enfant conserve l’espoir d’un réalisation concrète du désir Oedipien ; donc l’hystérique n’a jamais résolu son Œdipe. Elle ressent son père comme séducteur, elle pense qu’il la désire et pense pouvoir prendre la place de sa mère. Elle espère toujours réaliser son scénario oedipien mais, comme elle n’y arrive pas, elle est toujours en quête affective et perpétuellement insatisfaite.
Ø Les obsessions (TOC) : c’est l’apparition involontaire et anxiogène d’une pensée abstraite. On retrouve trois types d’obsessions :
· Les obsessions idéatives qui sont des ruminations obsédantes. C’est un doute permanent qui s’applique surtout à la vie morale. C’est la crainte d’un oubli qui entraîne des vérifications continuelles (folie du doute).
· Les obsessions phobiques sont la crainte spécifique d’un objet ou d’une situation et qui persiste en dehors de la présence de l’objet ou de la situation. Il suffit que le sujet y pense pour que l’angoisse apparaisse, ce qui est redouté, ce n’est pas la situation réelle, mais la pensée de cette situation (anxiété anticipatoire).
· Les obsessions impulsives sont la crainte de faire quelque chose de mal à quelqu’un. Cette crainte est de plus en plus envahissante au fur et à mesure que le sujet pense à des moyens pour la stopper. Dans ces obsessions, l’acte redouté n’est jamais commit.
Ø La compulsion : est un acte auquel le sujet se sent contraint et dont il ne peut pas s’empêcher (compulsions de vérification <-> obsessions idéatives = folie du doute).
Ø Le rite : est un acte conjuratoire dont l’accomplissement entraîne une sédation de l’angoisse. C’est la répétition de l’acte qui constitue le rite. Ces actes deviennent inopérant d’où la répétition à l’infini.
Les obsessions ont un caractère sacrilège pour les patients. Certaines situations nécessitant du respect ou de la soumission sont déclenchantes d’idées injurieuses ou obscènes. Le sujet est alors effaré par ces idées qu’il trouve monstrueuses et lutte contre elles. Cette lutte occupe toute l’activité mentale du sujet, de plus, elle a lieu dans un climat de doute permanent et c’est ce doute (du à la lutte) qui va générer de multiples vérifications qui seront toujours insatisfaites.
Ces symptômes (obsessions, compulsions, rite) résultent d’un compromis entre les mécanismes de défense et la pulsion sadique anale. Ils sont la conséquence d’une régression partielle du conflit Oedipien au stade sadique anal.
Au stade anal, l’enfant prend plaisir à jouer avec ses selles dans une idée d’expulsion - rétention, il réalise alors le pouvoir qu’il peut exercer sur son entourage au travers de l’apprentissage de la propreté. Au stade sadique, il y a une agressivité normale de la part de l’enfant, cette agressivité est un essai de se rebeller contre ses exigences pulsionnelles.
Chez l’obsessionnel qui a régressé à ce stade, ces exigences extrêmes concernant la propreté provoquent de la culpabilité puisque son désir initial est opposé. Cela génère de l’angoisse qu’il va tenter de maîtriser à travers ses obsessions.
Soit le symptôme : être un compromis entre la pulsion anale et les défenses s’exprime et :
Ø Les préoccupations anales restent mais elles s’expriment de manières inversées et on obtient 3 symptômes :
· Soucis de la propreté au lieu du désir de jouer avec les selles,
· Peur de la saleté au lieu du plaisir retiré à jouer avec ses selles,
· La méticulosité au lieu du désir de désordre.
Ø Les préoccupations anales restent mais elles s’expriment de manière déplacées et on obtient 2 symptômes :
· Avarisme, collectionnisme ou l’objet anal est remplacé par d’autres objets plus acceptables. Le plaisir de la rétention reste,
· Le plaisir du rendement.
Soit le symptôme : être un compromis entre la pulsion sadique et les défenses s’exprime et :
Ø Les préoccupations sadiques restent mais elles s’expriment de manières inversées et on obtient 3 symptômes :
· L’obsession impulsive ou ce n’est plus l’envie d’agresser l’autre mais la crainte de le faire,
· L’obsession phobique ou ce n’est plus l’envie de posséder et d’agresser avec tel objet mais la crainte d’utiliser cet objet d’une mauvaise façon,
· La compulsion : c’est le besoin de vérifier que rien de mal n’a été fait.
Ø Les préoccupations sadiques restent mais elles s’expriment de manière déplacées et on obtient 2 symptômes :
· L’obsession idéative ou au lieu d’agresser l’autre, il se persécute lui même,
· Le rite ou le but poursuivit n’ plus rien à voir avec l’agression.
C’est la crainte irraisonnée déclenchée par un objet ou une situation et qui disparaît en l’absence de cet objet. Elle entraîne des conduites d’évitement de la situation angoissante. Elle symbolise de façon déguisée, l’idée d’être tenté par un objet interdit et de se punir.
A partir de l’analyse du petit « HANS », il est soulevé que cette peur serait en fait une traduction de l’angoisse de castration.
Hans n’osait pas sortir dehors car il avait peur qu’un cheval attaché à une carriole le morde. Hans est en plein dans la phase Oedipienne ou l’amour et la haine du père coexistent ensembles. Prit entre ces sentiments ambivalents, le déplacement de l’agressivité envers le père sur le cheval lui permet de garder intact ses sentiments d’amour, seules les représentations de haines sont refoulées. Le refoulement est un échec, une angoisse persiste d’où le déplacement (peur du cheval au lieu de peur du père) mais ce n’est pas suffisant. Il existe toujours de l’angoisse, pour la stopper ; il faut fuir la situation angoissante, on obtient la phobie du cheval.
Donc, l’ambivalence envers le père est résolue entre guillemets au prix de la phobie du cheval.